Une lettre ouverte des forces de l'ordre sur l'interdiction des armes à feu

21 mai 2020

Une lettre ouverte des forces de l'ordre sur l'interdiction des armes à feu

Collègues des forces de l'ordre,

Ces dernières semaines, beaucoup de choses ont été dites par les politiciens des deux côtés du débat sur les armes à feu, par les membres du public et par les experts des médias. Peu de choses ont été dites publiquement par ceux d'entre nous qui sont professionnellement engagés et formés dans le domaine de la sécurité publique. Cette tâche nous incombe entièrement.
Récemment, le gouvernement a décidé qu'il était au-dessus de notre système parlementaire et a utilisé un décret pour faire passer une loi plutôt que de recourir à un débat parlementaire. La raison en est simple : ils n'auraient pas réussi à faire adopter la loi sans piétiner la démocratie dans leur tentative d'imposer un programme idéologique, diviseur et partisan. Les libéraux ont clairement décidé de suivre la voie de la politique américaine et d'utiliser la division comme outil politique plutôt que d'essayer d'unir notre pays et de travailler à un consensus et à une réelle sécurité publique. Le programme de confiscation qui est en train d'être mis en place sera sans aucun doute une énorme érosion des droits de la Charte et un terrible précédent pour la démocratie canadienne. Si cela continue, cela crée un précédent selon lequel n'importe quel parti au pouvoir peut promulguer la législation qu'il veut sans passer par le Parlement.

Je suis membre de la police d'une province de l'Ouest, dans une grande municipalité qui connaît sa part d'incidents liés aux armes à feu. Je travaille dans une équipe spécialisée qui a un certain nombre de domaines d'intérêt, dont l'un est la lutte contre la criminalité des gangs, ce qui signifie essentiellement deux choses, les drogues et les armes à feu. Je possède un AR15, un Glock et un fusil à pompe (ainsi qu'un certain nombre d'autres carabines, fusils et armes de poing). J'ai choisi de les posséder parce qu'ils me permettent de m'entraîner pour assurer ma sécurité, celle du public et celle de mes collègues. Je pratique également la chasse. La formation est difficile à obtenir au travail et, avec les coupes budgétaires en cours, la situation risque d'empirer. Commencer à retirer aux policiers ces armes à feu qu'ils utilisent pour s'entraîner rendra les policiers et le public moins sûrs. La possession à titre privé d'armes à feu similaires ou identiques à celles utilisées à titre professionnel est très courante pour les policiers. Ce n'est pas différent que de s'entraîner dans un gymnase pendant ses jours de congé.

Il s'agit d'une lettre ouverte sur le fait d'être du bon côté de l'histoire et de faire les bonnes choses pour les bonnes raisons. Cela vaut aussi bien pour nous que pour le gouvernement. Vous et moi sommes responsables de chaque décision que nous prenons, de chaque mot qui sort de notre bouche, de chaque option d'utilisation de la force. En tant que Canadiens, nous méritons le même niveau de responsabilité de la part de notre gouvernement. Si nous ne pouvons pas expliquer nos actions lorsque nous prenons la propriété de quelqu'un ou que nous lui enlevons sa liberté, il y a un problème. Il devrait en être de même pour le gouvernement. Le temps est venu pour le gouvernement d'arrêter de mentir et d'éviter de répondre aux questions.

Il est important de toujours garder à l'esprit que les gouvernements, les politiciens et les idéologies partisanes vont et viennent. Nous sommes au service de la population du Canada. Nous ne sommes pas un outil du gouvernement minoritaire prêt à exécuter ses ordres, prêt à fouler aux pieds les droits des citoyens du Canada garantis par la Charte et à saisir des biens obtenus légalement entre les mains d'hommes et de femmes innocents.
L'histoire regorge de cas d'hommes et de femmes bons qui ont fait des choses horribles à la demande de leur gouvernement ou de leur organisation, qu'il s'agisse d'un organisme d'application de la loi ou d'une unité militaire.

Si l'opposition officielle ou les tribunaux canadiens n'annulent pas cette décision, les membres de la police au Canada ainsi que d'autres parties du système juridique seront impliqués dans la violation de l'article 8 de la Charte des droits des citoyens canadiens respectueux de la loi lorsque nous sommes impliqués dans des saisies illégales de biens privés. Comme nous le savons tous, il ne suffit pas qu'une saisie soit autorisée par la loi, la loi doit également être raisonnable. Comme ce changement a été effectué par décret par un gouvernement minoritaire sans débat ni approbation parlementaire, j'ai de grandes inquiétudes quant à son caractère raisonnable. Jusqu'à ce que le système judiciaire canadien juge que cette loi est raisonnable, nous nous mettons une fois de plus dans une position où nous sommes du mauvais côté de l'histoire. Il est tout à fait possible que dans les années à venir, nous soyons impliqués dans la criminalisation d'individus innocents, en entrant dans leurs maisons et en enlevant leurs biens.

Toutes ces actions seront menées parce qu'un petit groupe de personnes dans un gouvernement minoritaire a décidé qu'il était au-dessus de notre parlement et de nos tribunaux.

C'est le rôle du Parlement et des tribunaux de tirer cette affaire au clair, mais d'ici là, je pense que nous, les professionnels de l'application de la loi et les Canadiens, devrions réfléchir sérieusement à la question de savoir si nous voulons être des agents du gouvernement ou des protecteurs de nos communautés.

J'encourage tous ceux d'entre vous qui lisent ces lignes et qui pensent que le gouvernement devrait mettre fin à cette action et se concentrer sur les criminels à écrire une lettre exprimant leur opinion et à l'envoyer anonymement au CCFR. Ils vous fourniront des détails sur la manière de procéder. Nous devons faire entendre notre voix. Nous sommes les professionnels de la sécurité publique, nous sommes ceux qui courent vers les criminels armés, nous sommes ceux qui doivent dire la vérité.

Sincèrement, un collègue concerné et un citoyen canadien.

info@firearmrights.ca

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