Le CCFR demande des mesures suite aux actions des vice-présidents du CCFC

17 juillet 2018

Le CCFR demande des mesures suite aux actions des vice-présidents du CCFC

Dans une lettre adressée au ministre Goodale, aux députés conservateurs Michelle Rempel, Larry Miller, Bob Zimmer et Blaine Calkins, au membre de la SECU Glen Motz, au critique en matière de sécurité publique Pierre Paul-Hus, au président du CCFC John Major, à la vice-présidente du CCFC Lynda Kiejko, au critique en matière d'éthique Peter Kent et à la commissaire à l'éthique, Tracey Wilson du CCPR a demandé 3 mesures immédiates à la lumière des actions de la co-vice-présidente du CCFC Nathalie Provost. Bien que le commissaire au lobbying ait conclu que Mme Provost n'avait pas violé la Loi sur le lobbying, simplement en ne s'enregistrant pas comme lobbyiste, il semble qu'elle ait en fait violé l'accord sur le mandat qu'elle a signé lors de sa nomination au comité du ministre.

La lettre comprenait une demande de Wilson pour que des mesures immédiates soient prises.

"...Il y a certaines mesures immédiates qui devraient être mises en œuvre pour rectifier cette situation ;

1. Mlle Provost devrait être démise de son poste au sein du comité. Elle a clairement violé le mandat qu'elle avait accepté, portant ainsi atteinte à l'intégrité du travail effectué par le CFAC.
2. Le ministre Goodale devrait faire l'objet d'un examen par la Commission de l'éthique pour avoir permis ce genre de lobbying d'initiés et la violation du mandat.
3. Le projet de loi C-71 devrait être suspendu en attendant une enquête indépendante sur l'influence des initiés et ses effets sur la législation. J'envoie ce document au Sénat pour le demander.

Je vous encourage tous à considérer l'intégrité du comité. Le facteur décisif dans la décision du commissaire au lobbyisme de rejeter ma plainte concernant son lobbying d'initié semble se résumer à la question de savoir si Provost reçoit ou non un chèque de paie de l'organisation québécoise de lobbying anti-armes.
Bien que Mme Provost ait été innocentée de toute violation de la Loi sur le lobbying, elle a clairement violé le mandat du CCFC. Je m'attendrais à ce que le gouvernement prenne son propre comité consultatif au sérieux et trouve un délégué plus approprié pour ce poste."

Wilson attend une réponse du ministre et des autres parties prenantes.

 

Texte intégral de la lettre : 

Cher ministre Goodale et autres ;

Le Black's Law Dictionary, sixième édition, définit le "lobbying" comme "toutes les tentatives, y compris les sollicitations personnelles, visant à inciter les législateurs à voter d'une certaine manière ou à introduire une législation. Cela inclut l'examen de tous les projets de loi en cours qui affectent ses intérêts ou ceux de ses clients, dans le but d'influencer l'adoption ou le rejet de cette législation". Cette définition est conforme à l'utilisation du terme dans la Loi sur le lobbying (Canada).
En février 2017, Natalie Provost a été nommée vice-présidente du Comité consultatif canadien sur les armes à feu (CCCAF). En étant ainsi nommée, Mme Provost a spécifiquement accepté la disposition suivante sur les conflits d'intérêts dans le " mandat " du CCCA :

"Tout membre participant à ce comité à titre personnel ou en tant que représentant autorisé d'une organisation ou d'une société spécifique s'engage, pour la durée de son mandat de membre de ce comité, à ne pas ... S'engager dans des activités de lobbying ou travailler en tant que lobbyiste enregistré au nom de toute entité présentant des soumissions ou des représentations au gouvernement du Canada sur des questions liées au mandat de ce comité."

Prenez bien note du " ou " disjonctif entre " activités de lobbying " et " travail en tant que lobbyiste enregistré " dans la disposition sur les conflits d'intérêts du mandat du CCFC ; il y a deux activités interdites, et non une seule.
Nonobstant cette entente, lors de sa nomination à la vice-présidence du CCFC, Natalie Provost a signé une lettre datée du 24 novembre 2017 adressée aux députés de la Chambre des communes, au nom de Poly se souvient, qui comprenait les extraits suivants :

"MEMBRE DU PARLEMENT
CHAMBRE DES COMMUNES
OTTAWA
Objet : Renforcement de la Loi sur les armes à feu

Dans cette lettre, nous aimerions vous présenter nos attentes concernant les changements à la Loi sur les armes à feu, y compris les mesures qui figuraient dans le programme électoral du Parti libéral, qui devraient être déposées avant la fin de l'année, selon la récente déclaration du ministre de la Sécurité publique.

RECOMMANDATIONS :
1. Resserrer les critères d'admissibilité et renforcer le processus de vérification pour les personnes qui souhaitent acquérir, renouveler ou conserver un permis de possession et d'acquisition (PPA) ;
2. Interdire tout marketing qui encourage les inscriptions multiples en ce qui concerne les cours de formation sur la sécurité des armes à feu ;
3. Renforcer les mesures relatives à la vente et à la cession d'armes à feu, notamment en rétablissant la vérification obligatoire de la validité du permis d'un acheteur potentiel ;
4. Rétablir l'entière discrétion des contrôleurs provinciaux des armes à feu ainsi que l'entière autorité de la GRC en ce qui concerne l'établissement de conditions de sécurité supplémentaires associées à l'octroi de permis et à la classification des armes à feu conformément à la loi, respectivement ;
5. Rétablir les contrôles sur la vente d'armes sans restriction, y compris les contrôles d'inventaire et les registres de vente pour les marchands d'armes à feu ainsi que l'obligation d'aviser les autorités des ventes privées ;
6. Rétablir les permis de transport pour les armes à autorisation restreinte afin qu'ils incluent les endroits où une arme spécifique peut se trouver ;
7. Interdire une fois pour toutes les armes d'assaut, qui sont conçues pour tuer des humains ; et
8. Réviser les mesures relatives aux chargeurs de grande capacité afin d'éliminer une importante faille et d'imposer une limite réelle de 5 cartouches pour les armes sans restriction et de 10 pour les armes à restriction.
Nous sommes convaincus que ces demandes sont raisonnables et parfaitement cohérentes avec une société fondée sur la paix, l'ordre et le bon gouvernement. Nous espérons pouvoir compter sur vous pour soutenir ces mesures afin de faire de l'intérêt public la priorité du gouvernement plutôt que les intérêts d'une forte minorité d'opposants au contrôle des armes.

Heidi Rathjen, B.lng., Dr.h.c., LLD, C.S .M
Coordinatrice

Nathalie Provost. B.lng. MB
Membre et porte-parole "
(La "Lettre de demande de lobbying pour la loi sur les armes à feu")

La réception de la lettre de demande de lobbying concernant la Loi sur les armes à feu a été confirmée le 12 décembre 2017 par Affaires mondiales Canada au nom de Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, avec l'avis qu'elle a été transmise à Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, pour examen. On peut supposer qu'elle a également été reçue par tous les autres députés à qui elle était adressée.

Incontestablement, il s'agissait d'une tentative d'inciter les législateurs à voter d'une certaine façon ou à présenter un projet de loi en vue d'influencer l'adoption ou le rejet de ce projet. Il est évident que Mme Provost faisait du lobbying auprès du gouvernement lorsqu'elle a signé cette lettre.

Incontestablement, Mme Provost a ignoré de manière flagrante son engagement à respecter les éléments relatifs aux conflits d'intérêts figurant dans le mandat régissant sa nomination au CFAC.

La seule question qui reste est la suivante : que va faire, le cas échéant, le gouvernement libéral à ce sujet ?

Certaines mesures immédiates devraient être mises en œuvre pour remédier à cette situation ;

1. Mlle Provost devrait être démise de son poste au sein du comité. Elle a clairement violé le mandat qu'elle avait accepté, portant ainsi atteinte à l'intégrité du travail effectué par le CFAC.
2. Le ministre Goodale devrait faire l'objet d'un examen par la Commission de l'éthique pour avoir permis ce genre de lobbying d'initiés et la violation du mandat.
3. Le projet de loi C-71 devrait être suspendu en attendant une enquête indépendante sur l'influence des initiés et ses effets sur la législation. J'envoie ce document au Sénat pour le demander.

Je vous encourage tous à considérer l'intégrité du comité. Le facteur décisif dans la décision du Commissaire au Lobby de rejeter ma plainte concernant son lobbying d'initié semble se résumer à la question de savoir si Provost reçoit ou non un chèque de paie de l'organisation québécoise de lobbying anti-armes.

Même si Mme Provost a été blanchie de toute violation de la Loi sur le lobbying, elle a clairement violé le mandat du CCFC. Je m'attendrais à ce que le gouvernement prenne son propre comité consultatif au sérieux et trouve un délégué plus approprié pour ce poste.

Merci beaucoup,

Tracey Wilson
V.P. des relations publiques
CCFR
B.P. 91572
RPO Mer Bleue
Ottawa, ON, K1W 0A6

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