Certaines choses ne changent jamais - Le CCFR témoigne contre C-71

25 mai 2018

Certaines choses ne changent jamais - Le CCFR témoigne contre C-71

Le CCFR a envoyé deux délégués au Comité permanent de la sécurité publique et nationale hier pour exprimer notre opposition au projet de loi C-71.

Le PDG et directeur exécutif Rod Giltaca et la vice-présidente des relations publiques et lobbyiste enregistrée Tracey Wilson ont comparu devant le comité en tant que témoins pour fournir un témoignage sur l'analyse et les arguments que nous avons sur ce projet de loi, ainsi que pour réfuter certains débats rhétoriques qui ont eu lieu au cours des procédures du comité.

ÉCOUTER LE TÉMOIGNAGE ET LES QUESTIONS

Rod a commencé à témoigner pour le panel de 4 experts opposés à la législation, en parlant largement de la frustration des propriétaires d'armes à feu d'être constamment vilipendés par le gouvernement et les médias. (voir sa déclaration ci-dessous). Il a également exprimé la frustration de la communauté face aux messages trompeurs et faux diffusés par le Parti libéral, qui déforment la compréhension du public de la législation.

Tracey, une fois de plus, est venue armée de faits soulignant que le CCFR argumente avec des données et de l'expertise et n'a pas recours à des tactiques comme "brandir des images d'armes à feu effrayantes pour tromper ou culpabiliser les gens et les amener à accepter de mauvaises idées politiques". Les libéraux ont tenté de faire en sorte que leur nouveau registre des armes d'épaule concerne les mauvais traitements infligés aux femmes et la violence familiale, ce qui n'est pas du tout visé par le projet de loi C-71. M. Wilson a informé le comité que, malgré les preuves clairement " choisies " que les libéraux ont offertes, les propres données du gouvernement (Statistique Canada) indiquent que moins de 1 % des appels de violence familiale comportent la présence d'une arme à feu. *Présent pourrait signifier enfermé dans un coffre, dans une autre pièce, ou simplement à l'adresse selon la définition de "présent" de Statistique Canada.

Les libéraux ont ensuite répliqué en déclarant que les propriétaires d'armes à feu devraient être tenus responsables des femmes qui ne signalent pas les abus aux autorités et qu'ils ont une certaine obligation inhérente de tolérer une réglementation supplémentaire que le gouvernement juge nécessaire.

Lorsque les libéraux ont eu l'occasion de poser des questions au groupe d'experts, Peter Fragiskatos a été le premier à montrer l'ignorance caractéristique des libéraux. Au lieu d'argumenter les points pour s'assurer que le gouvernement s'acquitte de sa responsabilité d'élaborer une législation juste et efficace, Fragiskatos a passé tout son temps à attaquer directement le CCFR et ses membres. Puis, comme il l'avait prédit quelques minutes auparavant, M. Fragiskatos a brandi des images d'armes à feu à l'aspect effrayant et a entrepris de rendre les propriétaires d'armes à feu canadiens coupables des fusillades de masse aux États-Unis.

Il s'avère que la déclaration du CCFR concernant le mauvais comportement du gouvernement se lisait comme un calendrier des événements et a été respectée avec toute la discipline dont les libéraux étaient capables. Le comportement du même député était inattendu lorsque le témoin anti-armes à feu a tenté de témoigner. Au lieu de poser des questions, Fragiskatos s'est déchaîné, sans contrôle, utilisant son temps comme une plateforme personnelle pour déclarer sa vertu inégalée.

Le même jour, un article de presse inévitable sur le CCFR a été publié, décrivant le CCFR et ses politiques comme "radicaux". Les propriétaires d'armes à feu titulaires d'un permis sont à nouveau dépeints comme une menace pour la sécurité du Canada, sans qu'aucun argument factuel ne vienne justifier la mise en accusation publique de l'auteur. LISEZ-LE ICI

Dans l'ensemble, le CCFR a transmis au comité le message de ses membres, étayé par des faits et présenté d'une manière mature, honnête et civilisée. Malheureusement, le gouvernement a agi comme prévu, avec un dédain arrogant pour toute opinion différente de la sienne.

Certaines choses ne changent jamais.

Texte de la déclaration de Rod à SECU :

" Merci, Monsieur le Président, et merci au comité de nous avoir invités, moi et Mme Wilson, à contribuer à la discussion sur le projet de loi C-71.

Comme le comité le sait, nous représentons la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu et ce qui est significatif à ce sujet, c'est que la CCDP est principalement une organisation de relations publiques qui est financée par des milliers de Canadiens très respectueux des lois, continuellement contrôlés, qui sont frustrés d'être continuellement punis sans raison valable.

Nous sommes punis par des règlements inutiles et inefficaces, des exigences absurdes et arbitraires, et vilipendés par le gouvernement et les médias. Réfléchissez à ceci : quelle force pourrait pousser vos voisins, votre dentiste, le mécanicien qui travaille sur votre voiture, votre député... à financer, soutenir et même faire du bénévolat pour une organisation de relations publiques alors qu'il y a tant d'autres choses plus importantes sur lesquelles se concentrer dans la vie ?

C'est le gouvernement qui utilise de façon irresponsable son pouvoir pour mettre en œuvre des solutions irrationnelles et politiques à des problèmes sociétaux complexes... des solutions présumées comme le projet de loi C-71.

Ce projet de loi est un désastre. Il brise une promesse électorale, il ne rend pas les Canadiens plus sûrs, il punit toutes les mauvaises personnes et il affaiblit la structure de notre démocratie. Lors de la dernière élection, les libéraux ont promis " aucun nouveau registre des armes d'épaule ". En réponse à cette promesse, ils ont l'intention d'établir un tout nouveau registre des armes d'épaule, jusqu'à l'exclusion du numéro de série et de la description de l'arme à feu transférée. La dernière fois qu'ils se sont engagés dans cette voie, le coût s'est élevé à plus de 2 milliards de dollars, et bien sûr, c'est reparti.

Une cession privée d'une arme à feu, après l'entrée en vigueur du projet de loi C-71, consisterait en un processus qui enregistre tout ce qui concerne la cession, y compris une approbation obligatoire par le programme des armes à feu (comme pour une arme à feu à autorisation restreinte... intéressant) et la délivrance d'un "numéro de référence". Il s'agit essentiellement d'un numéro d'enregistrement dans une base de données. Tout ce qui manquerait à ce registre serait 2 champs supplémentaires qui seraient le numéro de série et la description de l'arme à feu.

Personnellement, je serais tout à fait convaincu que quelques terrains supplémentaires seraient prévus pour une expansion future si le climat politique était plus permissif.

Mais quoi qu'il en soit, il s'agit d'un registre, et il a tout à voir avec les armes à feu.

Je mentionnerai encore une chose à ce sujet : toute cette structure et les obligations qu'elle impose à des millions de propriétaires d'armes à feu qui n'ont rien fait pour la mériter, c'est qu'elle a été présentée comme "la simple vérification d'une licence avant un transfert", ce qui semble certainement raisonnable et peu coûteux. En réalité, ce n'est ni l'un ni l'autre et c'est aussi très trompeur.
Une autre mesure bizarre du C-71 est la révocation de l'autorisation de transport à long terme (ou ATT) nécessaire pour qu'un propriétaire d'arme à feu titulaire d'un permis puisse emmener son arme de poing chez un armurier pour la faire réviser, par exemple.

Ce n'est pas que cette activité ne soit plus acceptable, elle l'est tout à fait, mais en vertu de ce projet de loi, le propriétaire aurait besoin d'une TTA à court terme qui nécessite une demande au centre des armes à feu, un traitement, une approbation bureaucratique et l'envoi d'un morceau de papier qui est physiquement porté par le propriétaire à l'armurier. Cela doit être fait à chaque fois.
N'oubliez pas qu'il s'agit d'un propriétaire d'armes à feu titulaire d'un permis à qui le gouvernement dit "oui, vous êtes suffisamment digne de confiance pour posséder une arme de poing ou plusieurs armes de poing, et nous vous faisons confiance pour aller au champ de tir et en revenir, mais vous ne pouvez pas aller chez l'armurier à moins d'avoir un document supplémentaire sur vous, sinon vous risquez de participer à des activités de gang ou de vendre l'arme à feu à un criminel".

Quel membre de gang ou agresseur domestique appelle le centre des armes à feu pour un TTA avant de transporter son arme à feu sur la scène du crime ? Cette mesure est un gaspillage ridicule et totalement inefficace pour changer le comportement des criminels et des membres de gangs. J'avais l'impression que ce projet de loi était une réponse à l'augmentation de l'utilisation criminelle des armes à feu.

L'une des pires dispositions de ce projet de loi est de donner le pouvoir inaltérable à la GRC de classer les armes à feu. Ainsi, dans l'état actuel des choses, la GRC fait ce travail, mais si une erreur ou un abus de ce pouvoir se produit, les représentants élus peuvent passer outre et corriger la situation. La différence après C-71 est que si une telle situation se produit, il n'y a aucun recours procédural qui peut être pris.

Le ministre a rejeté cette critique simple et valable en prétendant que les définitions sont définies dans la législation et que la GRC ne fait que suivre les instructions. Mais la réalité est tout autre : la GRC définit les biens dont la possession est légale ou illégale en se basant sur ses propres interprétations et ce sont eux qui appliqueront ces décisions. En soi, cela va à l'encontre du fonctionnement de notre système, et pour une bonne raison.

Deuxièmement, les critères existants sont si horriblement rédigés que presque tout pourrait être classé dans la catégorie des interdictions. Sans un examen très attentif de tous les aspects de cette partie du projet de loi, cela pourrait être un véritable problème pour tout le monde.

Je voudrais céder le reste de notre temps à Mme Wilson".

Texte de la déclaration de Tracey : 

" Monsieur le président, membres du comité, merci... Je m'appelle Tracey Wilson et je suis une passionnée de chasse, de tir sportif, une mère et une grand-mère.
J'ai suivi les audiences du comité sur le projet de loi C-71 jusqu'à présent et l'accent a été mis sur la violence familiale et la sécurité des femmes. Une chose que j'ai entendue à plusieurs reprises ou dans différentes variantes sont des déclarations comme "basé sur ma recherche" ou "dans mon expérience" et ensuite un pourcentage comme 26% ou 32% ou 66%. Le CCFR est un groupe qui utilise des faits dans ses arguments, c'est l'une des raisons pour lesquelles nous bénéficions d'un si grand soutien. Nous n'exagérons pas les données et nous ne remplissons pas la salle de personnes portant des pancartes pour tromper ou culpabiliser les gens afin qu'ils soient d'accord avec nos opinions. Nous pensons que ce n'est pas une façon responsable de contribuer à l'élaboration des politiques.
La première chose que je veux établir, c'est que les propriétaires d'armes à feu sont en grande majorité des personnes formidables. Nous faisons l'objet d'un contrôle rigoureux, nous sommes surveillés quotidiennement pour déceler tout comportement criminel, nous sommes aussi des gens qui veulent que les Canadiens soient en sécurité et nous voulons que les femmes soient en sécurité, alors cette idée... que si nous ne sommes pas d'accord avec les mauvaises suggestions politiques de quelqu'un, nous ne voulons pas que les femmes soient en sécurité... doit cesser. C'est une source de division et cela mène à de mauvaises politiques.
Le CCFR utilise les propres chiffres du gouvernement canadien pour soutenir pratiquement toutes ses positions. Pour aller droit au but, Statistique Canada rapporte CONSIDERABLEMENT que moins d'un pour cent de tous les incidents de violence domestique signalés par la police ont une "arme à feu présente". Et comme je l'ai déjà dit à ce sujet, la définition de Statistique Canada de la " présence d'une arme à feu " pourrait être une arme à feu dans un coffre-fort ou dans une autre pièce ou simplement à l'adresse de l'incident. Quel est donc le chiffre réel ? Combien de propriétaires d'armes à feu sous licence menacent leur partenaire avec une arme à feu ? Un dixième d'un dixième de un pour cent ? 99,99 % des propriétaires d'armes à feu ne sont pas impliqués dans ce type de comportement et notre position est qu'ils n'ont pas à être punis pour les actes d'une poignée de personnes qui enfreignent déjà la loi existante. Aucun autre groupe de Canadiens n'est forcé de porter la culpabilité collective pour des crimes commis par un très petit nombre, que les millions de propriétaires d'armes à feu dans ce pays.
À l'heure actuelle, si une femme se sent menacée, elle peut faire part de ses préoccupations en matière de sécurité au Programme canadien des armes à feu, il y a un numéro 1-800 pour cela, et des mesures sont prises. Appelez votre détachement local de la GRC et dites-leur que votre partenaire vous menace avec une arme à feu et voyez quel genre de suivi est effectué. Et soit dit en passant, si le système existant ne fonctionne pas, la solution n'est pas de créer d'autres règlements qui ne seront pas appliqués. Si vous voulez vraiment rendre les femmes plus sûres, il faut disposer de ressources pour soutenir les femmes qui sont dans des relations abusives, c'est aussi simple que cela. C'est là que les ressources doivent être affectées.
Le projet de loi C-71 ne rend pas les femmes plus sûres. Si le gouvernement avait un projet de loi qui le faisait, nous serions heureux de l'appuyer.
Merci, monsieur le président."

 

Défendez vos droits

Faites la différence en nous soutenant dans notre lutte pour nos droits de propriété.
flèche vers le bas